Pour autant, il ne s’agit pas de parler d’exclusivité. « Le nom complet que nous lui donnons est le piment doux d’Anglet et du Pays basque », précise Robert Harotchena, le grand Maître de la Confrérie de la garbure Angloye et du piment doux d’Anglet et du Pays basque. La double appellation avait été faite par l’abbé Cestac, le fondateur du « refuge » situé sur la commune. Les sœurs Bernardines de Notre-Dame du refuge continuent à en produire.
Produire ses graines
« Mes parents faisaient déjà ça, se souvient Jacques Biscay. Et j’ai continué. Je prépare mes graines moi-même. Je garde quelques beaux plants, et une fois que les piments ont bien mûri, je les fais sécher, je les dépiote et je récupère les graines. Mais je ne suis pas le seul à le faire, tous les producteurs le font. »
Même protégés au cœur d’une serre, les piments ont souffert cette année. « D’habitude, en cette période, on en ramasse des corbeilles, informe Jacques Biscay. Mais, cette année, on a près d’un mois de retard dans la production. Il a plu six mois et maintenant ces grosses chaleurs… Ce n’est pas très bon pour les plants. » Une année difficile à vivre pour les légumes, d’abord plusieurs mois de pluies, et maintenant de grosses chaleurs.
Mais la conjoncture ne sera pas facile non plus pour le porte-monnaie. « Les prix sont très élevés, s’inquiète Robert Harotchena. J’ai pu voir un sachet de 200 g à 2,25 €. C’est la loi de l’offre et de la demande, mais c’est beaucoup trop cher ! »
Les chefs promoteurs
Le produit n’est pas aussi médiatisé que son cousin rouge d’Espelette, mais il a ses adeptes. « Les gens, ici, en consomment depuis des années, soutient Jacques Biscay. Il n’est pas rare d’en trouver quelques pieds chez le particulier qui cultive son jardin. Mais les gens de l’extérieur commencent de plus en plus à en acheter. Ils en consomment au restaurant, découvrent le piment doux, puis viennent en acheter parfois. Les restaurateurs sont un peu nos promoteurs, en cuisinant nos produits, ils les font découvrir. » Alors un sourire se dessine sur le visage du producteur. « La dernière fois, j’en ai vendu à un Corse. Mais on ne l’a plus revu depuis. Il a dû faire ses graines lui-même. »